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Enfant sage ?

Doit-on demander à nos enfants d'être "sages" ?

Aujourd'hui je souhaite partager une réflexion autour de la sagesse, qui est pour moi un des piliers de la parentalité positive. C'est une notion primordiale dans cette nouvelle parentalité que nous devons incarner, pour accompagner ces enfants de l'ère du Verseau.

 

Ma réflexion est partie d'une question qu'une amie m'a un jour posée : "Alors ton fils, il est sage ?" Cette question a rebondi sur moi en me laissant une drôle de sensation qui me disait "pourquoi voudrait-on que nos enfants soient sages ?"

Alors qu'est-ce que la Sagesse ? Pour moi c'est le fruit de l'expérience. C'est la leçon tirée de l'expérience. Nous passons notre incarnation à expérimenter ce que nous voulons être et ce que nous voulons ne pas être. A chaque expérience, nous en tirons un enseignement, qui nous servira ensuite pour les expériences futures. Ce processus amène progressivement à une forme de Sagesse. Dans les sociétés traditionnelles et les peuples premiers, les Sages sont les Anciens de la Communauté, ceux qui ont beaucoup d'expérience.

Alors comment peut-on demander à un enfant d'être sage ?!? Il n'a encore presque rien expérimenté, il commence tout juste ses apprentissages - ses apprentis-sages !!!

 

Que se cache vraiment derrière ce besoin des adultes que les enfants soient "sages" ?

Toute la question est là.

Les parents voudraient en fait que les enfants soient obéissants. Cela fait une sacrée différence !

Alors voilà ce en quoi je crois : personnellement je n'ai jamais demandé à mon fils de m'obéir. Pour moi, l'obéissance à la résultante d'un processus de soumission d'un dominé à un dominant. Cela impliquerait que l'adulte soit supérieur à l'enfant, qu'il soit légitime qu'il exerce un pouvoir sur l'enfant. Il s'agit donc d'une prise de pouvoir égotique d'un être vivant sur un autre. Or, j'ai, pour ma part, à cœur de mettre en lumière mes états d'orgueil et de les transcender. Ainsi, je ne crois ni en la supériorité de l'humain sur l'animal, ni en la supériorité de l'homme sur la femme, et ni en la supériorité de l'adulte sur l'enfant.

C'est pourquoi je ne demande jamais à mon fils de m'obéir, j'essaie de ne pas décider pour lui, je l'invite simplement à s'appuyer sur mon expérience, puisqu'elle est plus riche de 34 années que la sienne !

Petit exemple : nous nous apprêtons à sortir, il fait froid dehors, mon fils refuse de mettre son manteau (2,3 ans, l'expérimentation de l'opposition). Ce que j'entends parfois de mamans non initiées à la parentalité positive : "mets ton manteau, un point c'est tout, c'est moi qui décide, si tu ne m'obéis pas tu seras puni !" Vous avez là le concentré des dégâts de l'éducation "classique" :

"un point c'est tout" = pas d'explication = pas d'enseignement pour l'enfant

"c'est moi qui décide" = supériorité de l'adulte sur l'enfant = état d'égo

"si tu n'obéis pas, tu seras puni" = menace = expérimentation par le peur et l'insécurité

Mon scénario à moi - je n'ai pas la prétention de dire qu'il est parfait, mais il véhicule les valeurs en lesquelles je crois : "Je te propose de mettre ton manteau, j'ai senti qu'il fait très froid dehors, je te demande de me faire confiance, parce que j'ai beaucoup d'expérience et je sais que si on sort peu habillé, on tombe malade."

Vous allez me demander : "et s'il refuse quand même ?" (nananère !)

Eh bien, s'il refuse quand même, comme il ne s'agit pas d'une question de sécurité absolue, je le laisse expérimenter par lui-même, en l'avertissant des conséquences possibles et il partira sans manteau, il aura froid, au pire il s’enrhumera, et la fois d'après il mettra son manteau :)

Mais il sera alors un peu plus sage, parce qu'il aura fait l'expérience et il aura ainsi véritablement appris.

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